Voici un article de leparisien.fr
Quelle analyse faites-vous de la fermeture de la plate-forme de téléchargement Megaupload ?
Yannick Lejeune « C'est un beau coup de communication de la part des autorités américaines. Après le black-out de mercredi (ndlr: Wikipédia et plusieurs sites ont fermé pour protester contre un projet de loi relatif aux droits d'auteur), les autorités ont voulu montrer qu'elles faisaient ce qu'elles voulaient. Tout le monde expliquait la veille que ces lois étaient mauvaises et le lendemain il y a cet énorme coup de filet musclé. Cela ne peut pas être une coïncidence. C'est un pur coup de communication car la communauté Internet sait bien que des sites du même genre continuent à exister.»
Quelles vont être les conséquences pour le téléchargement mondial après la fermeture de Megaupload ?
« Megaupload est hors-course mais il reste d'autres sites comme Rapidshare. Je pense que cela va ressembler à ce qui s'est passé avec le site pirate Napster qui a été fermé en 2001 pour les mêmes raisons. Il s'en est suivi une balkanisation du téléchargement musical, avec la création de nombreux petits sites, moins connus et qui appartenaient aux mêmes personnes. Pour une exploitation financière du trafic, il vaut mieux avoir une centaine de sites qui font peu de bruit qu'un site très connu. C'est pourquoi, je ne suis pas certain que cette action va résoudre le problème du piratage. Les autorités voulaient envoyer un signal disant qu'elles ne se laisseraient pas faire mais cela va juste déplacer le piratage vers des sites moins en vue.»
Comment interpréter la réplique du groupe de hackers Anonymous qui s'en est immédiatement pris aux sites gouvernementaux américains ?
« C'est une réaction qui est plus spectaculaire qu'utile. Il se produit à un moment où le congrès américain est sur le point de voter des lois déterminantes pour l'avenir mondial d'Internet. Il est donc normal que des «hacktivistes» répliquent en disant qu'ils ont eux aussi les moyens de faire un coup d'éclat. Je ne sais pas si c'est la meilleure méthode.»
Est-ce que l'ont peut s'attendre à une guerre virtuelle entre Anonymous et le gouvernement américain dans les prochains jours ?
«Il est vrai que l'expression du jour est «World War Web» (ndlr: en référence à World Wide Web). Je suis convaincu que nous n'en sommes pas à la guerre car les activistes ont juste procédé à un déni de service (ndlr : attaque visant à rendre indisponible un service) en bloquant le site d'une entreprise ou d'une agence gouvernementale. Cela ressemble plus à un sit-in car ils bloquent le système en face sans le détruire ou le conquérir. Les gens prennent des positions politiques pour défendre leurs droits plutôt que de lancer une guerre pour détruire l'adversaire. Vue de l'extérieur, la réaction d'Anonymous peut paraître violente mais les vrais cyber-combattants doivent rire en lisant les médias qui parlent de «guerre virtuelle».
Maintenant voici les réactions face à cette fermeture.
C'est la première bataille d'une longue guerre à venir. La justice américaine a ordonné jeudi la fermeture du site Megaupload.com, plateforme emblématique et controversée de téléchargement direct sur internet, accusée de violation des droits d'auteur. Aussitôt, les pirates d'Anonymous ont répliqué en mettant hors service le site du FBI, d'Universal Music ou du ministère de la Justice américain. En France, le site de l'Hadopi a également été attaqué et l'adresse du site internet de l'Elysée a été détournée.
Quatre responsables du site basé à Hong Kong, dont son fondateur, Kim Dotcom, 37 ans, ont été interpellés à Auckland (Nouvelle-Zélande) sur la base de mandats d'arrêt délivrés par les Etats-Unis. Le FBI et le ministère de la Justice américain ont estimé, dans un communiqué commun, qu'il s'agissait de l'une des plus «grandes affaires de violation de droits d'auteur jamais traitées aux Etats-Unis».
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Nicolas Sarkozy s'est félicité de cette opération dans un communiqué : «La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création», écrit l'Elysée.
Quelle analyse faites-vous de la fermeture de la plate-forme de téléchargement Megaupload ?
Yannick Lejeune « C'est un beau coup de communication de la part des autorités américaines. Après le black-out de mercredi (ndlr: Wikipédia et plusieurs sites ont fermé pour protester contre un projet de loi relatif aux droits d'auteur), les autorités ont voulu montrer qu'elles faisaient ce qu'elles voulaient. Tout le monde expliquait la veille que ces lois étaient mauvaises et le lendemain il y a cet énorme coup de filet musclé. Cela ne peut pas être une coïncidence. C'est un pur coup de communication car la communauté Internet sait bien que des sites du même genre continuent à exister.»
Quelles vont être les conséquences pour le téléchargement mondial après la fermeture de Megaupload ?
« Megaupload est hors-course mais il reste d'autres sites comme Rapidshare. Je pense que cela va ressembler à ce qui s'est passé avec le site pirate Napster qui a été fermé en 2001 pour les mêmes raisons. Il s'en est suivi une balkanisation du téléchargement musical, avec la création de nombreux petits sites, moins connus et qui appartenaient aux mêmes personnes. Pour une exploitation financière du trafic, il vaut mieux avoir une centaine de sites qui font peu de bruit qu'un site très connu. C'est pourquoi, je ne suis pas certain que cette action va résoudre le problème du piratage. Les autorités voulaient envoyer un signal disant qu'elles ne se laisseraient pas faire mais cela va juste déplacer le piratage vers des sites moins en vue.»
Comment interpréter la réplique du groupe de hackers Anonymous qui s'en est immédiatement pris aux sites gouvernementaux américains ?
« C'est une réaction qui est plus spectaculaire qu'utile. Il se produit à un moment où le congrès américain est sur le point de voter des lois déterminantes pour l'avenir mondial d'Internet. Il est donc normal que des «hacktivistes» répliquent en disant qu'ils ont eux aussi les moyens de faire un coup d'éclat. Je ne sais pas si c'est la meilleure méthode.»
Est-ce que l'ont peut s'attendre à une guerre virtuelle entre Anonymous et le gouvernement américain dans les prochains jours ?
«Il est vrai que l'expression du jour est «World War Web» (ndlr: en référence à World Wide Web). Je suis convaincu que nous n'en sommes pas à la guerre car les activistes ont juste procédé à un déni de service (ndlr : attaque visant à rendre indisponible un service) en bloquant le site d'une entreprise ou d'une agence gouvernementale. Cela ressemble plus à un sit-in car ils bloquent le système en face sans le détruire ou le conquérir. Les gens prennent des positions politiques pour défendre leurs droits plutôt que de lancer une guerre pour détruire l'adversaire. Vue de l'extérieur, la réaction d'Anonymous peut paraître violente mais les vrais cyber-combattants doivent rire en lisant les médias qui parlent de «guerre virtuelle».
Maintenant voici les réactions face à cette fermeture.
C'est la première bataille d'une longue guerre à venir. La justice américaine a ordonné jeudi la fermeture du site Megaupload.com, plateforme emblématique et controversée de téléchargement direct sur internet, accusée de violation des droits d'auteur. Aussitôt, les pirates d'Anonymous ont répliqué en mettant hors service le site du FBI, d'Universal Music ou du ministère de la Justice américain. En France, le site de l'Hadopi a également été attaqué et l'adresse du site internet de l'Elysée a été détournée.
Quatre responsables du site basé à Hong Kong, dont son fondateur, Kim Dotcom, 37 ans, ont été interpellés à Auckland (Nouvelle-Zélande) sur la base de mandats d'arrêt délivrés par les Etats-Unis. Le FBI et le ministère de la Justice américain ont estimé, dans un communiqué commun, qu'il s'agissait de l'une des plus «grandes affaires de violation de droits d'auteur jamais traitées aux Etats-Unis».
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Nicolas Sarkozy s'est félicité de cette opération dans un communiqué : «La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création», écrit l'Elysée.
Article de http://www.leparisien.fr